Tu oublieras la lune et les étoiles lorsque tu
l'auras rencontré ..Sous un arbre la femme perdue monologuait , la pluie
ruisselait sur les feuilles du peuplier ,d'abord doucement comme un léger
carillon assourdi pour ensuite s'intensifier ,un vrai déluge. Malgré le
ruissellement incessant sur son visage, sa chevelure , elle fouilla dans
un sac de plastique pour en sortir un coquillage , elle le porta à son
oreille gauche par ce que c'était celle de l’espérance.Elle s'imagina aussitôt au bord de la plage, au loin des
poissons volants traversaient à contre jour un arc -en-ciel.Elle ferma
les yeux et partit en voyage; l'air saturé de l'orage , lui procurait une
certaine ivresse.Un chien errant vint se secouer tout près d'elle ,
elle le chassa avec son pied, il la regarda avec des yeux larmoyants et apeuré se sauva.La pluie cessa, le soleil réapparut sortant des nuages
et la chaleur envahit son corps progressivement.Sur une branche au dessus d'elle un
oiseau chanta , elle leva la tête et il s'envola , elle le suivit en évitant les flaques dans lesquelles se reflétait un pan de ciel
bleu. Lorsqu'elle arriva près de la maison abandonnée, le visage du pierrot lunaire était
étonné, mais il restait muet.Il avait lâché la proie pour l'ombre et son regard luisait comme
une ampoule basse consommation . Dans entrebâillement de la fenêtre on ne voyait que son masque blafard, malgré la
profondeur de la nuit.Sur la tombe les dernières fleurs d'automne qui
garnissaient la couronne mortuaire , gorgées de pluie pourrissaient
devant un portrait .La femme pensa "Il ne sera plus l'enfant de la
corbeille mais celui du cimetière." elle déposa une jonquille dont l'éclat jaune rendait encore plus sombre la pierre.
Ce texte à été écrit par Roselyne cusset à l'aide de l'Atelier d'écriture des éditions Zulma. D'après le nouveau magasin d'écriture d'Hubbert Haddad.
http://www.zulma.fr
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