mercredi 27 mai 2015

Nuées de lune .


                                                      L'arbre à cocons  de Brigitte Martinez.






                                       Nuée de lune ( Brigitte Martinez )

L’une est native de l’empire du milieu, l’autre est née à Saint-Ambroix, fille du terroir entre garrigues et Cévennes.
Dans sa ville natale de Nankin,  ancienne capitale de son pays avant Mao, à proximité de Shanghai, Lei Sun est professeur en communication dans la plus grande et la seule université d'art globale dans la province du Jiangsu, en Chine créée en 1912. Brigitte Martinez, artiste,  élabore de la légèreté avec des feuilles de plantes récoltées dont la monnaie du pape appelée Lunaire. Elle est attirée depuis longtemps par l’Asie, surtout la Chine et le Japon.
Qu’est ce qui a pu amener cette lointaine  jeune femme dans le Gard ? Depuis 14 ans elle fait la navette entre son pays et la France où elle a étudié dans de grandes universités parisiennes, ce qui explique  son très bon français. Elle est ici invitée au « printemps de la sculpture en pays de Cèze », dans le cadre d’un échange culturel avec la France. L’une manie avec dextérité les idéogrammes, l’autre a créé une écriture lunaire, composée de sténo et de  calligraphies,  en un mélange artistique donnant naissance à sa  série intitulée « Nuée de Lune ».
 Lei Sun mentionne les propos d’André Savignac le grand affichiste  français « L’écriture chinoise est la simplification. » 
Cependant un lien existe bel et bien, il est tissé de fils de soie. Ses fils entremêlés sous la main des tisseuses donnent les plus belles étoffes. Toutes deux  sont reliées par cette trame historique qui a commencé il y a fort longtemps entre 2000 et 3000 ans avant JC, lorsque la grande Chine prospère commerçait ses tissus précieux sans jamais en dévoiler le secret. . L’art de fabriquer la soie se serait ensuite progressivement transmis aux autres civilisations par le biais d'espions de tous genres (moines, princesses…) aux pillards et aux marchands.
Se retrouver dans une filature n’est ce pas le signe d’un heureux hasard, qui rapproche les différences et  abolit les frontières.
Brigitte raconte «  La soie est arrivée ici grâce à deux moines  qui  auraient glissé des cocons dans leurs  cannes en bambous, mais ce n’est peut être qu’une légende »
Lei Sun l’écoute avec attention tout en regardant une belle création de son interlocutrice. « C’est beau et très fin, j’aime beaucoup.. »
Lorsque l’une s’en retourne à l’autre bout du monde, l’autre continue ici à nous offrir des œuvres singulières et poétiques .

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