L'arbre à cocons de Brigitte Martinez.
Nuée de lune ( Brigitte Martinez )
L’une est native de l’empire du milieu, l’autre est née à Saint-Ambroix, fille du terroir entre garrigues et Cévennes.
Dans sa ville natale de Nankin, ancienne capitale de son pays avant Mao, à
proximité de Shanghai, Lei Sun est professeur en communication dans la plus
grande et la seule université d'art globale dans la province du Jiangsu, en
Chine créée en 1912. Brigitte Martinez, artiste, élabore de la légèreté avec des feuilles de
plantes récoltées dont la monnaie du pape appelée Lunaire. Elle est attirée
depuis longtemps par l’Asie, surtout la Chine et le Japon.
Qu’est ce qui a pu amener cette lointaine jeune femme dans le Gard ? Depuis 14 ans
elle fait la navette entre son pays et la France où elle a étudié dans de
grandes universités parisiennes, ce qui explique son très bon français. Elle est ici invitée au
« printemps de la sculpture en pays de Cèze », dans le cadre d’un
échange culturel avec la France. L’une manie avec dextérité les idéogrammes,
l’autre a créé une écriture lunaire, composée de sténo et de calligraphies,
en un mélange artistique donnant naissance à sa série intitulée « Nuée de Lune ».
Lei Sun mentionne les
propos d’André Savignac le grand affichiste
français « L’écriture chinoise est la simplification. »
Cependant un lien existe bel et bien, il est tissé de fils
de soie. Ses fils entremêlés sous la main des tisseuses donnent les plus belles
étoffes. Toutes deux sont reliées par
cette trame historique qui a commencé il y a fort longtemps entre 2000 et 3000
ans avant JC, lorsque la grande Chine prospère commerçait ses tissus précieux
sans jamais en dévoiler le secret. . L’art de fabriquer la soie se serait
ensuite progressivement transmis aux autres civilisations par
le biais d'espions de tous genres (moines, princesses…) aux pillards et aux
marchands.
Se retrouver dans une filature n’est ce pas le signe d’un heureux
hasard, qui rapproche les différences et
abolit les frontières.
Brigitte raconte « La soie est arrivée ici grâce à deux
moines qui auraient glissé des cocons dans leurs cannes en bambous, mais ce n’est peut être
qu’une légende »
Lei Sun l’écoute avec attention tout en regardant une belle
création de son interlocutrice. « C’est beau et très fin, j’aime beaucoup.. »
Lorsque l’une s’en retourne à l’autre bout du monde, l’autre
continue ici à nous offrir des œuvres singulières et poétiques .
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