vendredi 3 avril 2015

Au mariage de ma cousine ( histoires courtes ..) Odette , Brigitte et Michèle participantes aux ateliers d'écriture.

Peinture de Josette Bardoux



Écrire un texte poétique avec un maximum de nom de tissus.


Le mariage de ma cousine
Au mariage de ma cousine avec un petit hobereau du coin, le cortège était remarquable entre la soie et l’organdi. Chacun avait poussé la porte de l’armoire avec le plus grand soin. Belle-maman, toute de crêpe vêtue, étole de satin et col en plumetis donnait un bras ganté de soie à Beau-papa dont la ratine du costume brillait sur la chemise ornée de cachemire.
Le marié moustachu et falot avait posé le jean crasseux pour endosser le lin, le chapeau haut de forme bien qu’un peu ridicule.
Tout en moire brillante faisait bien ressortir qu’avec sa particule, il ne pouvait bien sûr qu’épouser ce « magot » qui était la fiancée fagotée et sans goût mais qu’importe après tout que cette robe étroite en dentelle du Puy qui la serrait tellement qu’elle en perdait le souffle.
Tout devant galopait une petite fille dont le bouquet de fleurs orné de liberty faisait l’admiration d’un gros garçon joufflu en veste de coutil et pantalon velours. Quand au garçon d’honneur, timide et rougissant, costume d’alpaga, chemise de coton, il tenait par la main la sœur de la mariée, robe de tulle et menton bien prognathe, bibi garni de trois fleurs en feutrine, l’œil torve un poil bigleux et le voulant séduire, elle collait à lui dans un rictus affreux qu’elle appelait sourire.
Enfin tout à la fin de l’étrange cortège venait un photographe, costume de métis, chemise de rayonne et cravate patchwork. Il claudiquait, souffrant de souliers trop étroits, l’œil fixé sur la noce bien curieuse, ma fois.
Sur le parvis étroit un vieux moine venu pour célébrer l’union, tout de bure vêtu et la tonsure large, tançait les enfants rieurs et chahuteurs dont l’aube de coutil brillait comme un soleil.
Aux pieds de l’escalier, un mendiant habillé de toile de jute tendait une main sale à tous ceux qui rentraient. Tout au fond de l’Eglise quelques filles esseulées déplissaient de leurs doigts leurs jupes de vichy en regardant d’un œil égrillard et coquin les rouges paysans tous vêtus de drap sombre, le cou orné d’un mouchoir de percale, ils somnolaient tranquilles en attendant la fin.
Odette Sovrano 



Marc Chagall


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Au mariage de ma cousine…………………… deux trames de vie se sont entrecroisé pour tisser un bonheur patchwork au fil du temps. Lui, enfant du lointain Cachemire. Elle, native de l’auvergnate Vichy.
Aurai-t-on pu imaginer pareille cérémonie !!!!!!!!
Pour ce couple harmonieux, tous souhaitaient un destin de velours. Là, en ce jour, les invités de tous horizons ont croisé leur sourires. Sous la pergola en toile et percale claire, Liberty, sublimée par une vaporeuse robe d’organza blanche, voilant son émotion sous un léger plumetis  unit sa destinée à Ankar,  félin et fier dans son costume en gabardine neige et sa chemise de lin immaculée flattant son teint halé.
Milles couleurs venues du lointain illuminaient cette cérémonie. Les invités parés de crêpes de Chine, de madras indiens, de princes  de Galle, de damassés aux motifs voluptueux ondoyaient allègrement et affichaient leurs provinces. Sean, l’ami écossais arborait sa jupe en tartan, laissant malicieusement l’imaginaire glisser sur ses chaussettes en laine du Shetland. Coquine, Illéna s’est déguisée en Arlequine aux satins scintillants de motifs lamés, d’autres moirés jaunes, des tergals rouges avec des chausses en latex rose, pour couronner toute son audace un couvre-chef en feutrine bayadère.
L’ambiance multicolore de cette cérémonie enjouait cette fête.
La famille auvergnate de la mariée  portait aussi sa fière naissance, ces dames vêtues de longs fourreaux en taffetas soyeux ornés de dentelles du Puy, portant altières leurs capelines en peau d’ange agrémentées de Tulle. Ces messieurs, costume en ratine sombre, cravates soyeuses en damassé de Lyon et chapeautés de borsalino en feutres sombres avec élégance et fierté. 
La jeunesse, les musiques épicées, les sourires, les couleurs safranées, les mousselines diaprées, les mets délicats, les danses voluptueuses, les baisers fugaces, les sucreries divines portent douceur et félicité à cette fête pour que Liberty et Ankar torsadent délicatement leurs fils de soie d’or et tissent main dans la main leur étoffe de bonheur 


Brigitte Martinez





Au mariage de ma cousine...........

         Nous sommes invités dans ce  bel hôtel-restaurant, « Le Damassé de Lyon », au repas de mariage de ma cousine Annette, surnommée Satinette, tellement sa peau d'ange fait l'admiration de tous, depuis son plus jeune âge.
         Elle épouse, non pas le Prince de Galle, mais un joli métis venu tout droit de Madras. Il se prénomme Serge, ses parents étaient fans de Gainsbourg.,
         Elle l'a rencontré près de Tulle, lors d'une exposition consacrée au Cachemire.
         Elle est vêtue d'une longue robe de soie blanche, brodée de dentelle du Puy, que la bure soulève délicatement. Son visage rayonne. En ce mois d'hiver, un châle en crêpe de Chine repose sur ses frêles épaules.
         Serge porte un costume de percale. Un loden, genre de gabardine,le protège lui aussi des frimas.
         Après des photos sous le sapin, tout le patchwork familial est rassemblé autour de la table recouverte d'un tissu moiré, couleur lin. Des ballons en latex multicolores décorent les murs recouverts de toile de jute.
         Dans une délicate pochette de feutrine, sont offertes quelques dragées.
         Sur la table, de l'eau de Vichy, du vin d'Alcantara.
         Menu recherché et original :   Confit de pied de poule
                                                        Mousseline de poisson des îles Shetlands.
         Nous avons dansé, entraînés par une Bayadère, danseuse sacrée hindoue.
         Dans ces instants, les uns et les autres passent l'éponge sur les conflits familiaux.
         Les mariés échangent des regard de velours.
         Ils partiront en voyage de noces, et vogueront sur le Liberty, bateau de croisière. Ils échangeront leur tenue contre des jeans décontractés.
         Nous leur souhaitons beaucoup de bonheur et..........de petits pilous !.
Michèle Konïg


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