Peinture de Josette Bardoux
Écrire un texte poétique avec un maximum de nom de tissus.
Le mariage de ma cousine
Au mariage de ma cousine avec un petit hobereau du coin, le
cortège était remarquable entre la soie et l’organdi. Chacun avait poussé la
porte de l’armoire avec le plus grand soin. Belle-maman, toute de crêpe vêtue, étole
de satin et col en plumetis donnait un bras ganté de soie à Beau-papa dont la
ratine du costume brillait sur la chemise ornée de cachemire.
Le marié moustachu et falot avait posé le jean crasseux pour
endosser le lin, le chapeau haut de forme bien qu’un peu ridicule.
Tout en moire brillante faisait bien ressortir qu’avec sa
particule, il ne pouvait bien sûr qu’épouser ce « magot » qui était
la fiancée fagotée et sans goût mais qu’importe après tout que cette robe
étroite en dentelle du Puy qui la serrait tellement qu’elle en perdait le
souffle.
Tout devant galopait une petite fille dont le bouquet de
fleurs orné de liberty faisait l’admiration d’un gros garçon joufflu en veste
de coutil et pantalon velours. Quand au garçon d’honneur, timide et rougissant,
costume d’alpaga, chemise de coton, il tenait par la main la sœur de la mariée,
robe de tulle et menton bien prognathe, bibi garni de trois fleurs en feutrine,
l’œil torve un poil bigleux et le voulant séduire, elle collait à lui dans un
rictus affreux qu’elle appelait sourire.
Enfin tout à la fin de l’étrange cortège venait un
photographe, costume de métis, chemise de rayonne et cravate patchwork. Il
claudiquait, souffrant de souliers trop étroits, l’œil fixé sur la noce bien
curieuse, ma fois.
Sur le parvis étroit un vieux moine venu pour célébrer
l’union, tout de bure vêtu et la tonsure large, tançait les enfants rieurs et
chahuteurs dont l’aube de coutil brillait comme un soleil.
Aux pieds de l’escalier, un mendiant habillé de toile de
jute tendait une main sale à tous ceux qui rentraient. Tout au fond de l’Eglise
quelques filles esseulées déplissaient de leurs doigts leurs jupes de vichy en
regardant d’un œil égrillard et coquin les rouges paysans tous vêtus de drap
sombre, le cou orné d’un mouchoir de percale, ils somnolaient tranquilles en
attendant la fin.
Odette Sovrano
-
Au mariage de ma cousine…………………… deux trames de vie se sont
entrecroisé pour tisser un bonheur patchwork au fil du temps. Lui, enfant du
lointain Cachemire. Elle, native de l’auvergnate Vichy.
Aurai-t-on pu imaginer pareille cérémonie !!!!!!!!
Pour ce couple harmonieux, tous souhaitaient un destin de
velours. Là, en ce jour, les invités de tous horizons ont croisé leur sourires.
Sous la pergola en toile et percale claire, Liberty, sublimée par une vaporeuse
robe d’organza blanche, voilant son émotion sous un léger plumetis unit sa destinée à Ankar, félin et fier dans son costume en gabardine neige
et sa chemise de lin immaculée flattant son teint halé.
Milles couleurs venues du lointain illuminaient cette
cérémonie. Les invités parés de crêpes de Chine, de madras indiens, de
princes de Galle, de damassés aux motifs
voluptueux ondoyaient allègrement et affichaient leurs provinces. Sean, l’ami
écossais arborait sa jupe en tartan, laissant malicieusement l’imaginaire
glisser sur ses chaussettes en laine du Shetland. Coquine, Illéna s’est
déguisée en Arlequine aux satins scintillants de motifs lamés, d’autres moirés jaunes,
des tergals rouges avec des chausses en latex rose, pour couronner toute son audace
un couvre-chef en feutrine bayadère.
L’ambiance multicolore de cette cérémonie enjouait cette
fête.
La famille auvergnate de la mariée portait aussi sa fière naissance, ces dames
vêtues de longs fourreaux en taffetas soyeux ornés de dentelles du Puy, portant
altières leurs capelines en peau d’ange agrémentées de Tulle. Ces messieurs,
costume en ratine sombre, cravates soyeuses en damassé de Lyon et chapeautés de
borsalino en feutres sombres avec élégance et fierté.
La jeunesse, les musiques épicées, les sourires, les
couleurs safranées, les mousselines diaprées, les mets délicats, les danses
voluptueuses, les baisers fugaces, les sucreries divines portent douceur et
félicité à cette fête pour que Liberty et Ankar torsadent délicatement leurs
fils de soie d’or et tissent main dans la main leur étoffe de bonheur
Brigitte Martinez
Au mariage de ma
cousine...........
Nous sommes
invités dans ce bel hôtel-restaurant,
« Le Damassé de Lyon », au repas de mariage de ma cousine
Annette, surnommée Satinette, tellement sa peau d'ange
fait l'admiration de tous, depuis son plus jeune âge.
Elle épouse, non pas le Prince de Galle, mais un joli
métis venu tout droit de Madras. Il se prénomme Serge, ses
parents étaient fans de Gainsbourg.,
Elle l'a rencontré près de Tulle, lors d'une
exposition consacrée au Cachemire.
Elle est vêtue d'une longue robe de soie blanche,
brodée de dentelle du Puy, que la bure soulève délicatement. Son
visage rayonne. En ce mois d'hiver, un châle en crêpe de Chine
repose sur ses frêles épaules.
Serge porte un costume de percale. Un loden, genre
de gabardine,le protège lui aussi des frimas.
Après des photos sous le sapin, tout le patchwork
familial est rassemblé autour de la table recouverte d'un tissu moiré,
couleur lin. Des ballons en latex multicolores décorent les murs
recouverts de toile de jute.
Dans une délicate pochette de feutrine, sont offertes
quelques dragées.
Sur la table, de l'eau de Vichy, du vin d'Alcantara.
Menu recherché et original : Confit de pied de poule
Mousseline de poisson des îles Shetlands.
Nous avons dansé, entraînés par une Bayadère,
danseuse sacrée hindoue.
Dans ces instants, les uns et les autres passent l'éponge
sur les conflits familiaux.
Les mariés échangent des regard de velours.
Ils partiront en voyage de noces, et vogueront sur le
Liberty, bateau de croisière. Ils échangeront leur tenue contre des
jeans décontractés.
Nous leur
souhaitons beaucoup de bonheur et..........de petits pilous !.
Michèle Konïg
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire