mercredi 27 mars 2013

La participation de Brigitte

                                                    Photo: Roselyne Cusset



 Adopter des mots rares et précieux.


Mots rares                                                          
TURQUIN
Adjectif masculin – origine : turchino (italien) = de turquie
Littérature :  d’un bleu foncé – marbre turquin : variété de marbre bleu

Me voilà partie à bord de ce bateau qui me conduit vers le Bosphore. Durant ce voyage, je passe de longues heures sur le pont, fouettée par les embruns, mes pensées flottent sur la houle d’un bleu quelquefois turquoise, quelquefois turquin et lorsque je lève les yeux au ciel c’est vers l’azur que mon imagination s’envole jusqu’au crépuscule parfois jusqu’à minuit quand la mer devient encre marine pour calligraphier mes rêves
Ce midi, nous accostons à Istanbul. Dès la passerelle, les parfums d’épices orientales m’enveloppent, m’enivrent et je reçois un feu d’artifice de couleurs dans ce bazar enivrant du vieil Istanbul. Je flâne dans les allées et tombe en arrêt devant un étalage de tapis, le paradis du tapis oriental tissé à la turque. Une tisserande est toute à son ouvrage,  je suis émerveillée par sa dextérité. Elle tisse des motifs orientaux aux couleurs chatoyantes avec des rouges incandescents, des blancs immaculés, des verts profonds, des jaunes lumineux et des bleus,  toute sorte de bleus allant du bleu turquin au bleu de Prusse nuancés par des bleus ciel. D’autres échoppes sont emplies de carafes, de coupes, de verres bleu cobalt se pâmant afin que mon regard soit stoppé dans son vagabondage.
Que dire des étoffes, des soieries, des damas, des cotonnades, des velours, des brocarts et encore des céramiques, des faïences, de ces magnifiques carreaux où les bleus dominent qui donnent au Palais de Topkapi ses lettres de noblesse. Ma sagesse n’a pas résisté à toutes ces tentations, c’est une broche en lapis-lazuli qui réveille dorénavant mon corsage.
Je sors de ce bazar multicolore et me retrouve devant la grande mosquée bleue, là, devant moi imposante et impériale. Je me sens aspirée par cet édifice. Sur  le seuil, mon regard découvre dans la pénombre cette merveille.
Là, à nouveau les bleus absorbent mon regard, ici règnent l’indigo, l’outre-mer, le turquoise, le bleu ciel, le bleu-roi, celui de Prusse, le turquin, je ferme les yeux et m’envole vers des rêves en bleu.



Brigitte Martinez

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