Bienvenus sur mon Blog qui est une fenêtre ouverte sur le monde de la littérature et d'autres expressions artistiques (la photo , la peinture etc..) . Je m'appelle Roselyne Cusset je suis auteure, poétesse et photographe, animatrice d'ateliers d'écriture, je vous accueille avec plaisir dans mon univers , pour partager mes coups de cœur, mes témoignages, vous faire découvrir des artistes qui me plaisent . Bonne lecture.
dimanche 9 décembre 2018
Un extrait de mon livre "Les nuits du bout du monde" La cabane
Le lendemain je retrouvais monsieur Jean Quinquebois l’ancien gardien du cimetière, il m’accompagna tout en poussant la lourde porte, qu’il referma doucement tant elle était massive, il murmura « Je vous laisse seule, prenez le temps qu’il faudra, je comprends que vous ayez besoin de revoir ce paradis du temps passé, si vous rencontrez le petit fantôme, dites-lui qu’il est temps de rentrer » Comme s’il était honteux d’en avoir trop dit il s’excusa et se glissa dans l’entrebâillement. « Pour fermer revenez chercher la clef… » J’avançais comme on entre dans un endroit interdit. La ronce mauve emprisonnait le jardin dans un écrin infranchissable. Une petite porte de bois vermoulu caché par les hautes herbes, permettait d’accéder au lieu reculé envahi par une végétation sauvage. En franchissant le seuil d’un pas décidé, j’avançais l’esprit en éveil et les narines palpitantes aux multiples odeurs s’entremêlant dans un air chargé de lumière. Au loin dans toute cette verdure, un puits, dont la margelle de pierres grises moussues, tel un îlot, accrocha mon regard. Je me rapprochais tout en ralentissant ma marche et restais un instant en suspension, lorsque je vis s’y poser, un beau merle moqueur au bec jaune tournesol qui tout à son aise, s’ébrouait dans une petite flaque d’eau reflétant un pan de ciel.
La vieille bâtisse me semblait plus petite à présent, les années avaient passé et j’avais grandi assurément, nous étions si nombreux à vivre dans ses étages. Peut-être que sans m’en rendre compte j’étais devenue une géante. Je revenais, comme on entre à la maison après un long voyage.
Les souvenirs enfouis de l’enfance heureuse avaient déformé une certaine réalité, rendus plus beaux à travers le filtre de ma sensibilité. Elle devait se trouver plus loin la cabane, celle de mes jeux, de mes cachettes de mes espoirs, comment était-elle déjà ? Je ne me rappelais plus très bien, de guingois surement comme ma mémoire, nous avions mis toute notre ardeur malhabile d’enfants, pour la construire. Dans cette aventure j’étais aidée par deux garçons, je grandissais à l’ombre d’arbres centenaires portée par les jeux et l’insouciance, habillée de légèreté un short trop grand des cheveux ébouriffés sous une casquette sombre. Une photo jaunie trouvée dans une boîte en carton exhumée lors d’un déménagement me l’avait rappelé. J’avais onze ans, j’étais assise entre deux petits garçons l’un était brun et maussade l’autre blond et rieur. Au milieu comme à mon habitude je fronçais les sourcils, je ne souriais pas lorsque l’on me le demandait et je ne croyais pas à l’oiseau moqueur qui sortirait de sa boîte noire.
La cabane extrait du livre "Les nuits du bout du monde" p 25 et 26
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