Bienvenus sur mon Blog qui est une fenêtre ouverte sur le monde de la littérature et d'autres expressions artistiques (la photo , la peinture etc..) . Je m'appelle Roselyne Cusset je suis auteure, poétesse et photographe, animatrice d'ateliers d'écriture, je vous accueille avec plaisir dans mon univers , pour partager mes coups de cœur, mes témoignages, vous faire découvrir des artistes qui me plaisent . Bonne lecture.
vendredi 28 octobre 2016
Ma rencontre avec François , un funambume créatif et récréatif.
Dernière création de François...
J'ai rencontré François dans un collectif d'artistes à Grenoble.A l'époque il dormait dans sa voiture qui prenait l'eau par le toit ouvrant.Je me rappelle plus la marque elle était rouge.Nous allions voir des expos silencieusement accompagnés par des dames revêches qui ne se marraient pas du tout , nous au fond on pouffaient souvent de rire comme des écoliers .Tout de suite un courant de sympathie a circulé entre nous.Il m'a parlé de sa fille de sa situation qui n'était pas facile.Grand , un petit côté Vincent Lindon il se baladait toujours avec ce petit sourire affiché sur son visage buriné et criait sa révolte profonde contre l'indifférence.Il attachait son vélo dans la ville enlevait une roue pour ne pas qu'on lui pique et lorsqu'il en trouvait une il la transformait en Mandala délirant avec des oiseaux roses clignotants des yeux.François se baladait souvent avec sa roue sous le bras.Je sais pas s' il mangeait toujours à sa faim, jamais il n' a demandé quoi que ce soit jamais il ne s'est plaint. François c'est la révolte sans Jérémiades, c'est l’ouverture aux autres surtout les enfants sans contreparties, sans jugements. C'est l’humanité à cœur et à ciel ouvert .Un jour il a peint un paysage bleu et rond comme une orange avec une échelle qui montait vers un ciel tout jaune j’étais représentée toute petite dessus, il m'a dit c'est pour toi.Il peut pas savoir comme ça m'a fait plaisir , je l'ai remercié .Quelques temps plus tard j'ai déménagé loin de Grenoble depuis quatre ans je n'y suis pas retournée.Aujourd'hui j'ai reçu un texte je vous l'offre c'est tout lui..
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J'habite Moullissimo.
Qu'est-ce qu'habiter ?
Est-ce seulement avoir un toit pour s’abriter ?
Habiter, c'est vivre dans une communauté.
2013 : Aujourd'hui, la consommation est au plus bas.
Il faut remonter à 1993 , pour retrouver de tels chiffres.
Cette année là 1993 est donc aussi l'année de mon premier licenciement.
Retour en arrière :
2000 : J'habite à présent dans une caravane.
Ma famille s'est décomposée en 1998 : Deuxième licenciement.
A quelle communauté j'appartiens ?
2001 : Les tours viennent de tomber.
Troisième licenciement: Les entreprises du CAC40 arrêtent leurs
publicités dans les stations de skis.
A quelle communauté j'appartiens ?
2003: Ma caravane brûle.
Je suis relogé dans un foyer de travailleur : ADOMA Jules Valles GRENOBLE.
A droite un toxicomane, qui s’enivre aussi de reggae.
Il est 23h. Je frappe à sa porte. Sous l'emprise de sa drogue, il est
là au milieu de sa chambre pétrifié.
A gauche un alcoolique. Il est 2h du matin. Il rentre de boite de nuit
: Il fait péter la techno.
Je fais sauter l'installation électrique : Tac un coup de fourchette
dans la prise. Est-ce ça habiter ?
2008 : Quatrième licenciement . "La maison de l'image" ne veut plus
d'un atelier de création en récup' pour les enfants : "Les déchets ça
fait sale dans la maison".
A quelle communauté j'appartiens ?
2010 : J'occupe une chambre de 4m2 au foyer de travailleur ADOMA de
Seyssin.
Le confort puisque dans 12m2 ont été placés : Une douche, et des WC.
A droite un alcoolique qui parle toute la nuit, car il n'arrive pas à
baiser la femme qu'il ramène.
En face un dealer: Porte ouverte , musique techno. Il est là pour le
client toute la nuit.
Il est 23h. L'alarme incendie se déclenche.
Comme d'habitude, je jette un coup d’œil à droite et à gauche de ma
fenêtre pour voir si il y a des flammes.
Je me recouche. C'est à présent une autre alarme qui se déclenche.
Le feu a été mis à une chambre. L'homme logeant au-dessus, surpris par
la fumée a sauté par la fenêtre.
Est-ce ça habiter ?
2011 : Cinquième licenciement. J'anime un atelier en récup dans le
cadre d'un PEL ( Plan d'éducation local ).
Un enfant obèse vient me dire : " Si tu perds ton travail, tu vas
mourir de faim. "
Sur la table de la cuisine, un sac poubelle plein des gâteaux du
mercredi; " j'en mange un " .
Un enfant : " Il a mangé un gâteau de la poubelle ! "
L'éducatrice (obèse): " On apprend aux enfants à ne pas manger ce
qu'il y a dans les poubelles !"
Moi : " Que me proposes-tu donc comme sanction ?". "Moi, je te propose
ma démission !"
A quelle communauté j'appartiens ?
2012 : Un entrepot est ouvert pour les marginaux à Echirolles : "La
Piscine"
Il pourront faire des meubles pour leur habitation.
" Vous êtes ici chez vous" me dit le président de l'association gérant le
lieu.
Oui, certes, mais le local n'est ouvert que le mardi de 10h à 18h.
C'est ici que je propose à l'association Génépi d'entreprendre la
construction d'un stand.
Ce stand présente la surface dont dispose 1 à 4 prisonniers : 11m2.
Au jardin de l'utopie, devant la BU (Bibliothèque universitaire)
je viens pour déposer des bancs fabriqués dans l’entrepôt.
Un étudiant en art du spectacle qui m'a fait découvrir le théâtre
m'invite à l'inauguration du lieu.
C'est naturellement là que je vais proposer aux étudiants de Génépi
(qui ne sont d'ailleurs pas disponible le mardi)
de venir terminer le stand.
Et là bien accueilli, je participe aussi à des activités: L'atelier
conte, la cuisine, le ménage,
l'électricité, le montage de bancs, la cuisine.
Et là enfin je peux manger en compagnie.
Et là enfin je peux dormir tranquille.
Et là je peux encore aider à préparer le repas à prix libre du jeudi matin,
Je peux conclure.
Suite à la visite du cuistot de Moulissimo (2004 - 2010).
Si ce squat existe c'est qu'il fut un lieu abandonné suite à la discorde
de propriétaires: L'un piquant la clientèle de l'autre.
C'est ce que la société appelle : La compétition.
S'agissait-il donc de faire partager des repas à des hommes ?
Si à présent le nombre de squats se multiplient,
comme d'autres lieux désertés par la vie : Les friches devenant jardins,
(un gazon du campus est le jardin de l'utopie),
c'est que les hommes à présent désirent se rencontrer pour partager,
expériences, connaissances et donc vivrent ensemble.
C'est aussi une forme de croissance autre que celle de
Produire, produire, produire .... Jeter, jeter, jeter ...."
Après les démissions, l'éviction ?"
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