PRIX NOBEL Alice Munro : une réparation posthume pour ses précurseurs
L’Académie suédoise a décerné le 10 octobre le prix Nobel de
littérature à la canadienne Alice Munro. Une réparation posthume pour Tchekhov, Borges et Salinger,
considère, à Bucarest, le site Voxpublica.
Alice Munro à Dublin, le 25 juin 2009 - AFP/Peter Muhly
J’avais entendu parler d’Alice Munro, j’avais entendu dire qu’elle
était un très bon auteur de prose courte. Les Canadiens ne se privent
pas de comparer cette dame née en 1931, lauréate du Man Booker Prize
2009, avec Anton Tchekhov. Pourtant, en Roumanie, nous ne connaissons
d’elle qu'un simple recueil de nouvelles… Et à la bourse de Paris, qui
avait préfiguré le prix, elle figurait comme étant la plus valeureuse
candidate.
Etant donné le fait que je n’ai jamais lu une ligne d'Alice Munro, je ne peux pas dire si j’aime ou pas son écriture. Je ne suis pas d’accord avec les critères géographiques – pris ou pas en compte pour l’attribution du prix –, donc je n’écrirai jamais que le temps était enfin venu pour le Canada de rafler ce prix. Je me réjouis par contre pour la prose courte, un genre de plus en plus marginalisé, qui a reçu une bien méritée consécration de la part de l’Académie suédoise. D’ailleurs, la plupart des détracteurs de Munro pensaient que son handicap, son grand handicap, se trouvait dans une écriture exclusivement consacrée aux nouvelles.
Cette particularité me rappelle, avec regrets, que ni Jorge Luis Borges et ni J.D. Salinger, grands auteurs de nouvelles, n’ont jamais obtenu le prix Nobel. Je serais donc très heureux de lire sous la plume de mes confrères quelque chose du genre : "Parce que l’Académie suédoise n’a jamais primé deux auteurs géniaux de prose courte, Borges et Salinger, qui ont changé littéralement la littérature mondiale avec leurs nouvelles, et en guise d'hommage adressé aussi à Tchekhov, le prix Nobel de littérature 2013 a été décerné à une dame qui a su rester fidèle à la prose courte pendant toute sa carrière."
Ensuite, je lirai avec joie la partie dédiée uniquement à Alice Munro. Mais, dès à présent, j'ai le secret espoir qu'à l'occasion de son discours de remise du Nobel (dans un mois à Stockolm) elle n’oublie pas d'évoquer la mémoire de ses trois illustres précurseurs.
Etant donné le fait que je n’ai jamais lu une ligne d'Alice Munro, je ne peux pas dire si j’aime ou pas son écriture. Je ne suis pas d’accord avec les critères géographiques – pris ou pas en compte pour l’attribution du prix –, donc je n’écrirai jamais que le temps était enfin venu pour le Canada de rafler ce prix. Je me réjouis par contre pour la prose courte, un genre de plus en plus marginalisé, qui a reçu une bien méritée consécration de la part de l’Académie suédoise. D’ailleurs, la plupart des détracteurs de Munro pensaient que son handicap, son grand handicap, se trouvait dans une écriture exclusivement consacrée aux nouvelles.
Cette particularité me rappelle, avec regrets, que ni Jorge Luis Borges et ni J.D. Salinger, grands auteurs de nouvelles, n’ont jamais obtenu le prix Nobel. Je serais donc très heureux de lire sous la plume de mes confrères quelque chose du genre : "Parce que l’Académie suédoise n’a jamais primé deux auteurs géniaux de prose courte, Borges et Salinger, qui ont changé littéralement la littérature mondiale avec leurs nouvelles, et en guise d'hommage adressé aussi à Tchekhov, le prix Nobel de littérature 2013 a été décerné à une dame qui a su rester fidèle à la prose courte pendant toute sa carrière."
Ensuite, je lirai avec joie la partie dédiée uniquement à Alice Munro. Mais, dès à présent, j'ai le secret espoir qu'à l'occasion de son discours de remise du Nobel (dans un mois à Stockolm) elle n’oublie pas d'évoquer la mémoire de ses trois illustres précurseurs.
- Vox Publica
- | Cristian Teodorescu
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