mercredi 20 mars 2013

La poésie

Victor Brauner





Fée chimère


Était une fée gracile
Avait suivi Alice

Jusqu'au miroir de l'eau
S'y mirant, s'y voyant
Princesse couronnée de frêles fleurs des champs
Ceinte de nénuphars en corolle élargie

Était fée bouton d'or                  

Armée de sa baguette
Baguette de flammèches
Rouges à son cœur saignant
Épris d'amour charmant

Était fée ailes immenses
Ailes de papillon
Ailes de cerf-volant
Dépliées éventail
Pour ses joues empourprées

Était fée en pensée
Ou elle croyait l'être                              
Au fond de son jardin
Sauvageon herbes folles
Saturé des couleurs de l'été parfumé

Était fée échappée
De sa chambre maussade
A l'heure de la sieste
Quand vrombissent les mouches, les insectes en tout genre qui ne prennent repos
Fée volée au sommeil qu'elle repoussait du pied et des doigts écartés
Si avait été fée
Elle aurait fait renaître sa mère disparue aux tout premiers instants
Cette mère vagabonde des limbes et des rêves
Qui l'appelait parfois
La prenait dans ses bras
Cette mère transparente
Fantôme aux mains charnues
Qui savait des complaintes
Des vers et des histoires
Évanescence-même impossible à garder
Sinon au creux de soi et de ses pensées folles
De ses pensées d'enfant qui croit tenir le monde
Et décider de tout
Enfant créant les jours, les semaines, les années

Ne se sentait plus fée
Juste une fille oubliée
Pas tout à fait grandie
Encore en chrysalide
Les lacets au corset
Rubans dans ses cheveux


Véronique Pedrero ( participante aux ateliers d'écriture...2012 ) conteuse et amoureuse des mots.
Site: http://veronique.pedrero.free.fr/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire