vendredi 9 août 2019

J'ai perdu mon frère

 A la mort de mon frère, je suis restée en sidération pendant un mois .Il m'était impossible d'écrire.
J'avais comme une enclume au niveau de mon plexus solaire et une grande colère m'habitait.
Daniel s'est effondré  victime d'une crise cardiaque à 56 ans le 9 juillet 2019 ..
Je reviens petit à petit à la périphérie du monde , j'ai recommencé à lire une histoire d'une rare intensité servie par un verbe fort ciselé vibrant et vivant :
Le Rapport Brodeck de Philippe Claudel il y a plus joyeux me direz vous.Ben moi je fonctionne comme ça lorsque je suis triste je le suis vraiment , je ne cherche pas à m'étourdir , je regarde ma souffrance, je lui fais rendre grâce , je la questionne jusqu'à vomir son contenu qui me triture les viscères.
Je suis passée par différentes phases , la douleur , la tristesse, la colère la culpabilité dans le désordre de manière analogique.Ces états d'âmes revenaient en boucle et un jour après une nuit de grande bataille , j'ai suivi le signe et j'ai compris.J'ai vu l'ange et rencontré un fantôme.
Le lendemain l'acceptation est arrivée comme un ciel après l'orage, je me suis sentie apaisée et j'ai regardé s'éloigner l'ombre du saltimbanque sur un chemin de lune agrippé aux étoiles , accordé aux musiques des sphères.

Nos chemins se séparent mais continuent en parallèle.

Je voudrais vous parler de ce livre le rapport Brodeck


J'ai terminé un livre magistral et je me dis que pour écrire comme ça il faut être inspiré et plus que cela..Une histoire d'une intensité incomparable servie par une écriture ciselée et percutante Tout en sous entendus, en puzzle, l'histoire se déroule par petite touches , l' ambiance d'un village dans l'après guerre  se dessine  .La différence peut engendrer le pire.seul l'amour perdure...Ce livre m'a littéralement secouée..l'étranger est celui qui dérange , il devient le bouc émissaire.
Le sacrifice , la haine ordinaire..




résumé :
Le personnage principal,Brodeck, revient dans son village après avoir été déporté dans un camp. Les thèmes du crime, de la lâcheté, de la mauvaise conscience et de la xénophobie sont abordés
Le Rapport de Brodeck  est une sorte de parabole, de fable L’action se déroule dans un village de montagne, possiblement situé près de la frontière allemande. Le narrateur, Brodeck, est chargé de rédiger un rapport sur la mort d'un étranger, der Anderer (« l’autre »), qui séjournait dans le village. Son exécution par tous les hommes du village, excepté Brodeck, est appelée l’Ereigniës (un terme de dialecte choisi par Brodeck « et qui signifie à peu près "la chose qui s'est passée" »  L’Anderer, par son comportement et ses desseins, est un miroir de ce qu’ils sont vraiment, au-delà des apparences et des statuts sociaux. Il leur renvoie leur lâcheté et leurs trahisons, leurs compromissions avec l'occupant de la guerre passée et cela, ils ne peuvent pas l'accepter.
Brodeck lui-même a, pendant la guerre, été déporté dans un camp de concentration. Les gens du village l’ont eux-mêmes désigné pour « acheter leur tranquillité » avec l’occupant. Pour avoir voulu défendre trois jeunes filles que les notables du village voulaient livrer à l’occupant, Emélia, la femme de Brodeck est violée une nuit et perd la raison.
Le récit que fait Brodeck, par petites touches, de sa déportation, suit le canevas des récits des déportés, même violence, même mépris de la vie et des déportés, même retour au pays plus mort que vif devant les habitants médusés et gênés.

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